Sauvons nos étudiants, mais ne légitimons pas les dérives !

Le vendredi 8 novembre, devant le siège du CROUS de Lyon, un étudiant s’est immolé pour dénoncer la précarité de sa situation, faisant suite au non-renouvellement de sa bourse étudiante. Au-delà de cet acte de détresse, c’est une fois encore la précarité de la majeure partie des étudiants – même boursiers – qui est soulevée.

Entre le logement, la nourriture, les livres à acheter et les transports, difficile d’être étudiant. Le problème n’est malheureusement pas d’aujourd’hui. Si les parents ne peuvent pas suivre, l’étudiant va devoir faire ce qu’il appelle alors « un petit boulot » pour financer ses études. Pourtant, le temps qu’il passera à se faire quatre sous ne sera pas utilisé pour étudier, pour apprendre ses leçons et pour faire ses travaux dirigés, le conduisant certainement vers un échec scolaire.

Malheureusement, le système des bourses ne permet pas de palier à cette paupérisation étudiante. D’une part son montant est trop faible pour assurer les charges mensuelles, d’autre part le poids des dépenses a trop fortement augmenté pour réussir un jeu d’équilibre. En effet, que faire de 500 € de bourse, quand le logement coûte 80% de ce prix, voire plus ? quand le prix des denrées alimentaires ne cesse d’augmenter ? et quand les réductions étudiantes se perdent ?

Oui, les étudiants doivent avoir plus de moyens, ils doivent pouvoir faire des études dans de bonnes conditions matérielles et humaines.

On ne peut qu’être solidaire sur le fond avec leurs revendications mais on ne peut que rejeter la récupération syndicale qui se construit avec l’habituelle absence de revendications sérieuses. On ne peut que condamner cette posture n’ayant qu’un seul objectif, le chaos social ambiant.

En effet, à l’appel de syndicats, plusieurs facultés et CROUS ont été le théâtre de manifestations : Paris, Lille, Nantes, Angers, Lyon. A Lille des étudiants ont empêché la venue de l’ancien chef d’État François Hollande.

Ces mêmes étudiants se sont livrés à un autodafé inadmissible, que nous condamnons avec la plus grande fermeté. A Paris, des étudiants ont enfoncé une grille d’un bâtiment du ministère de l’enseignement supérieur. Ces actions sont inadmissibles et intolérables.

Comme pour les manifestations des gilets jaunes, ce n’est parce que les revendications sont légitimes, que tous les débordements le sont et le seront.