Lettre ouverte à monsieur Bock-Coté : Non, le Bonapartisme n’est pas identitaire !

Monsieur Bock-Coté,

Le Bonapartisme n’est pas identitaire !

Il y a des termes à utiliser en connaissance de cause, et non pas à la volée pour illustrer un sujet en totale opposition avec ces mots.

Dans votre article au FIGARO daté du 11 décembre dernier, vous illustrez la victoire de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains, incarnant selon vous « une forme de bonapartisme conservateur […] assumant sans gêne la question identitaire ».

Le Bonapartisme n’a rien à voir avec le courant identitaire monsieur Bock-Coté. Nous vous invitons à vous replonger dans notre Histoire Nationale pour vous en convaincre. Le second incarne une vision ethnique de la politique avec comme idée la suprématie d’une race dominante vis-à-vis des autres. Est-ce l’image que vous vous faites du Bonapartisme ? Laissez-nous vous en conter certains passages que vous semblez avoir oubliés…

Napoléon Bonaparte dès 1798 lors de la campagne d’Egypte est intrigué mais également fasciné par la culture du pays au point d’être touché par cette ferveur religieuse. Même dans son exil sur l’Ile de Sainte Hélène, l’Empereur des Français parle des trois religions monothéistes avec respect. Relisez donc ses lettres écrites de 1815 à 1821 année de sa mort pour vous en convaincre.

Par ailleurs, donner à chaque citoyen les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans distinctions de race ni de sexe, égaux devant le Code civil est à l’opposé des idées identitaires.

Enfin, que dire sur l’attachement de Louis-Napoléon Bonaparte à l’ensemble de son peuple, lui donnant les prémices des droits sociaux que nous connaissons aujourd’hui ? Devenu Napoléon III, et devant la colonisation algérienne notamment, nous vous rappelons qu’il ira à l’encontre de ses propres représentants à Alger qui considèrent l’assimilation comme une utopie. L’Empereur des Français ne sera pas de cet avis, allant jusqu’à s’opposer fermement à la spoliation des terres.

Le Bonapartisme voyez-vous, c’est le patriotisme et non le nationalisme (relisez les mots du général de Gaulle pour en apprécier la différence). C’est l’idée que tout doit se faire pour le peuple et par le peuple, par l’exercice d’une souveraineté tant populaire que nationale qui sous-entend une indépendance totale de la nation. Le Bonapartisme c’est l’autorité par la démocratie et le progrès social.

Notre mouvement France Bonapartiste, héritier de cette politique bonapartiste, peut se vanter d’avoir un corps normalement constitué avec un bras droit et un bras gauche. Avec une tête qui nous dit sur quoi nous ne transigeons jamais : l’unité nationale qui refuse les nouvelles féodalités locales, l’indépendance nationale qui conditionne la souveraineté populaire, la laïcité qui interdit le communautarisme, l’égalité des chances et la promotion du mérite. Des jambes pour avancer. Une poitrine où bat un cœur plein d’espoir, un cœur qui bat au même rythme que celui des Français, vide de haine ou de rancune mais qui bat loin de l’arrogance des castes qui veulent gouverner le pays et l’Europe.

En somme, le Bonapartisme c’est le contraire de l’identitaire et ce n’est pas non plus du conservatisme.