Je vous entends mais je ne vous écoute pas !

Communiqué de presse du 27 novembre 2018

Dans son discours essayant de répondre à la crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron a dit TOUT et son CONTRAIRE dans la même soirée.

“Nous devons donc entendre les protestations d’alarme sociale, mais nous ne devons pas le faire en renonçant à nos responsabilités pour aujourd’hui et pour demain”. Voici les premiers mots d’Emmanuel Macron, répondant aux manifestations des gilets jaunes qui se déroulent depuis plusieurs jours sur l’ensemble du territoire national. La traduction de ce message est simpliste : Je vous entends, mais je n’ai pas l’intention de vous écouter !

Dans cette intervention, le président de la République nous a rappelé – bien qu’il ait toujours désiré représenter un certain renouveau politique en cassant un clivage installé depuis des dizaines d’années – qu’il sort du même moule que ses prédécesseurs à savoir l’ENA. Les mots prononcés ont un certain goût âpre de déjà entendus : commencer le mélange par un peu de compassion, ajoutez un soupesons de sarcasme et terminez par une grosse pincée de morale.

Emmanuel Macron pense avoir entendu les revendications du peuple, il comprend que des Français aient du mal à boucler leur fin de mois, aient besoin d’un véhicule pour se déplacer et pourtant c’est bien eux qui sont la cause de tous les maux de la France. Pis encore, le chef de l’État annonce clairement « vous avez raison » … mais ! Car il y a toujours un mais, la faute revient aux politiques précédentes. On a orienté les Français vers un chemin boueux et tortueux, et ils n’ont pas réfléchis et s’y sont engouffrés, mais la rédemption viendra de la République en Marche.

Comme toute intervention politique qui se respecte la conclusion a été moralisatrice à souhait ! « On doit expliquer aux gens ce qu’il y a en face de leur argent » explique le président de la République ! Il va même jusqu’à développer les bienfaits des impositions pour maintenir des services publics tels les hôpitaux, les écoles etc. à la hauteur des besoins. Hélas Emmanuel Macron ne comprend véritablement pas la réalité du terrain : ce sont toujours les mêmes qui doivent mettre la main au portefeuille, et le problème est là ! La présence d’impôts pour le fonctionnement des services publics est normale à condition que la répartition se fasse de manière équitable entre les citoyens selon leur capacité contributive. Ce n’est pas aux seules classes populaires et même moyennes de toujours devoir payer ! On retrouve de plus en plus de Français pauvres qui pourtant exercent une activité professionnelle ! Et pourtant ils ne s’en sortent pas. Ceux-ci ne font pourtant aucun restaurant à 200 euros, et consomment des pâtes alors que leur salaire est loin d’atteindre les 5.000 € bruts !

Le président de la République se trompe de cible quand il développe son discours moralisateur et montre du doigt les victimes au lieu des coupables. Les seules notes qui sonnent juste dans ce discours c’est quand il parle de débordement inacceptable et de violence intolérable.

Les colères peuvent être transformées en solution à condition de viser ceux qui abusent du système et non ceux qui en subissent les conséquences.

Le Bureau National Bonapartiste

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