L’accueil de l’Aquarius en Corse, une provocation politique

Monsieur Gilles Siméoni, président du Conseil Exécutif de Corse, a  exprimé dans le journal Libération le souhait d’accueillir en Corse les migrants embarqués sur le navire Aquarius, errant en Méditerranée.

Sollicité d’émettre un point de vue insulaire sur la question, je ne me déroberai pas, sans avoir besoin de m’étendre.

Disons-le sans ambages, cette initiative spectaculaire n’est qu’un coup de publicité politique, car elle n’est, ni réalisable, ni même souhaitable.

Le président du Conseil Exécutif est mieux placé que quiconque pour savoir que la Corse ne dispose pas des moyens financiers et hôteliers, surtout en période estivale, d’héberger et d’entretenir, même provisoirement, les 629 malheureux migrants de l’Aquarius, puis de leur offrir un travail dans une île qui bat les records du chômage.

Mieux que quiconque, monsieur Siméoni sait que, même réalisable, cette opération se transformerait en brulot pour l’ordre public dans le chaudron d’une île qui a déjà manifesté sa fébrilité en matière de cohabitation étrangère. Sont encore dans toutes les mémoires les émeutes des « Jardins de l’Empereur » à Ajaccio en décembre 2016 et les violences de la plage de Sisco l’été suivant.

Mais surtout, monsieur Siméoni, juriste chevronné, sait parfaitement qu’il n’est nullement en son pouvoir de se substituer à l’Etat en la matière. En clamant crânement « la compétence je la prendrai », il défie frontalement l’Etat, dévoilant ainsi le mobile réel de son initiative : une provocation politique, au service de la cause séparatiste obstinément minoritaire.

Monsieur Siméoni nous avait habitués à plus de sérieux, même si on ne partage pas du tout ses idées. L’exploitation de la misère du monde à des fins politiciennes ne grandit personne.

Général Michel Franceschi.