COVID attention danger …

La gestion désastreuse de l’épidémie du coronavirus fait peser sur nos concitoyens une terrible pression. Le choix premier de privilégier la santé des Français sur l’économie était le bon, mais tout a une limite. Le “quoi qu’il en coûte” peut paraître séduisant, mais il montre toute ses limites face aux mesures mises en place. Le gouvernement nous parle d’aides faites à nos concitoyens, mais en réalité ce sont des compensations, qui pour certaines devront êtres remboursées …

Les salariés au chômage partiel voient leurs revenus baisser, même si les annonces du gouvernement laissent à penser que tout est pris en charge par l’état. En réalité le salarié touche une indemnité sur la base de 35 heures hebdomadaires, les heures supplémentaires ainsi que les primes ne sont pas prises en compte. Dans ce cas les salariés doivent baisser leur niveau de vie, et dans bons nombres de cas cela est difficilement possible.

L’autre effet pervers du chômage partiel est l’absence de cotisations aux régimes de retraite, tout en continuant à verser les pensions à nos retraités. Il sera difficile d’expliquer aux Français qu’il faut réformer les retraites car nous vivons de plus en plus longtemps …

Les commerciaux, par exemple, qui ont une part variable de leurs revenus plus ou moins importantes, voient leurs revenus baisser de façon encore plus significatives. Les objectifs de CA n’ont pas pu être revus à la baisse par les entreprises, qui elles mêmes ont vu leur CA baisser très fortement en fonction de leur secteur d’activité. Un dialogue de sourd s’installe entre l’employeur et le salarié, l’un ne comprenant pas que ses revenus baissent alors qu’ils doit redoubler d’efforts pour essayer de compenser les pertes de CA, l’ autre pensant maintenir une partie du CA en mettant sous pression ses collaborateurs, alors que les charges fixes continuent à tomber tous les mois, et que le chef d’entreprise doit bien se verser un salaire alors qu’aucune compensation ne lui a été attribuée.

Le chef d’entreprise a le devoir de se tenir droit, et de continuer à regarder au loin en mettant tout en œuvre pour maintenir les emplois, il doit faire en sorte d’installer un climat de paix sociale au sein de son entreprise, il doit continuer à encourager ses salariés, quand il le peut. Quand il ne le peut pas, l’état lui propose un PGE, un prêt garanti par l’état, qui a première vue est séduisant. Ce prêt remboursable à partir de 12 mois voit son taux être évalué par la Banque après cette période. Habituellement on emprunte sur 5 ans à des taux proches de 0.6%, là on ne sait pas, et il est impossible de négocier avec son banquier le taux de sortie même si vous êtes côtés au plus haut à la banque de France. Si l’entreprise fait défaut, l’état garantit le prêt à hauteur de 90%, quid des 10% restant ? Je vous le dis, ils seront financés par ceux qui peuvent rembourser au moment de la sortie de la période de 12 mois. S’endetter pour investir sur l’avenir est un devoir, s’endetter pour se substituer au rôle de l’Etat est intolérable.

Il faudra un jour faire le bilan du confinement et de ses dommages collatéraux, il faudra bien avoir à l’esprit que l’économie c’est également la vie…

Damien Cornu (délégué Haute-Savoie, chef d’entreprise)