La colère …

Durant de longues années,  les armées ont servi de variable d’ajustement budgétaire pour en arriver à l’état catastrophique que nous avons connu, il fallait payer les « dividendes de la paix » … Alors qu’une amélioration,  trop minime, semble voir le jour concernant le budget de la défense, voilà que Bercy et la Cours des comptes lorgnent vers les anciens combattants et leur retraite afin de faire des économies.

Si pour ces messieurs de l’Administration le dispositif semble “vieux” car les choses ne sont plus celles de l’après Première Guerre, il serait bien qu’ils sachent qu’il y a encore des anciens de la 2ème Guerre Mondiale, d’Indochine et d’Algérie qui la perçoivent mais aussi des Opex.

Oui des Opex qui du Tchad au Mali en passant par le Liban, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan et j’en passe, ont servi la France. Certains le payent dans leur chair et dans leur esprit. Des Opex qui pour beaucoup méritent plus de la patrie que certains “costumes cravates” de nos ministères et autres organismes.

Alors, attention de ne pas faire n’importe quoi !

Je ne peux m’empêcher de penser à cette lettre du centurion Marcus Flavinius que cite Larteguy dans les Centurions :

« On nous avait dit, lorsque nous avons quitté le sol natal, que nous allions défendre les droits sacrés que nous confèrent là-bas tant d’années de présence, tant de bienfaits apportés à des populations qui ont besoin de notre civilisation et de notre aide.

Nous avons pu vérifier que tout cela était vrai, et parce que c’était vrai, nous n’avons pas hésité à verser l’impôt du sang, à sacrifier notre jeunesse, nos espoirs.

Nous ne regrettons rien. Mais alors qu’ici cet état d’esprit nous anime, on me dit que dans la ville se succèdent cabales et complots, que fleurit la trahison, et que beaucoup, hésitants, troublés, prêtent des oreilles complaisantes aux pires tentations de l’abandon, et vilipendent notre action.

Je ne puis croire que tout cela soit vrai, et pourtant des guerres récentes ont montré à quel point pouvait être pernicieux un tel état d’âme, et où il pouvait mener.

Je t’en prie, rassure-moi au plus vite, et dis-moi que nos concitoyens nous comprennent, nous soutiennent, nous protègent, comme nous protégeons nous-mêmes la grandeur de l’Empire.

S’il devait en être autrement, si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert… alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! » …

Oui, Paris prend garde à la colère de tes « légions » qui pourraient rejoindre le peuple qui gronde face à la paupérisation que tu fais subir à la France.

David Saforcada