Paupérisation de l’administration pénitentiaire.


L’évasion d’Anthony Pondaven, fiché S pour radicalisation, détenu de la prison de Brest, met un nouveau coup de projecteur sur les dysfonctionnements de la justice et de l’administration pénitentiaire en particulier. Dysfonctionnements dont les premières victimes sont les personnels surveillant.

Cette évasion amène plusieurs questions. Tout d’abord, comment ce fait-il que le détenu ait été prévenu la veille de son transfert vers l’hôpital de Brest alors que la procédure veut qu’une telle information ne soit transmise au détenu que le jour même et dans un laps de temps très court avant l’extraction ? Ensuite, pourquoi ce détenu, considéré violent, n’était-il pas entravé comme cela devrait être le cas, afin d’empêcher toute fuite ? Enfin, comment expliquer que les surveillants de l’escorte n’étaient équipés que d’un sifflet et d’un gilet pare-balles ? Et que dire des deux téléphones mobiles retrouvés dans la cellule et qui ont sûrement permis de préparer l’évasion …

Le manque flagrant de moyens matériels et humains est flagrant. Certes Anthony Pondaven n’est pas Abdeslam ou Jacques Mesrine mais comment peut-on laisser la mission des transports médicaux de ce genre d’individus, jugés dangereux, à des personnels non formés et non armés ? Tout simplement parce qu’il manque des effectifs et que les personnels qualifiés et armés sont priorisés sur des extractions jugées plus importantes comme les transferts vers les tribunaux par exemple.

Si on peut dénoncer un certain laxisme au sein de l’Etat et de la Justice, il ne faut pas oublier de dénoncer la paupérisation de l’administration pénitentiaire. Manque d’effectifs, manque de moyens matériels, manque de formation. Prisons délabrées et sous-dimensionnées. Détenus incarcérés en dépit de toute logique sécuritaire. Voilà les maux qu’il faut combattre en osant donner un budget adapté au recrutement, à la formation, à la rémunération des personnels. En osant redimensionner les prisons existantes et en construisant de nouveaux centres permettant une meilleure répartition des détenus. En osant un effort sur les matériels de détection, de brouillage mais aussi sur l’armement et les équipements de protection.