Guyane, attention danger …

Nombreux sont les pays ou les multinationales qui mettent la main sur nos technologies, nos industries, nos terres agricoles, nos ressources de matières premières. Aujourd’hui c’est la Guyane qui est concernée avec la prise de contrôle imminent de la société AUPLATA, une entreprise minière française spécialisée dans l’extraction d’or, par la société minière péruvienne Brexia Gold Plata Peru (BGPP). Les Canadiens pour leur part ne sont pas en reste et lorgnent aussi certaines exploitations aurifères de la Guyane comme celle de la bien nommée « Montagne d’or ».

Outre le « pillage » de nos ressources qu’on peut imaginer, il ne faut perdre de vue la signature de la charte, même si elle ne va pas assez lion, « mine responsable » par l’Etat et le secteur minier. Charte qui oblige notamment l’industriel à replanter 40 % des zones détruites. On sait qu’un opérateur minier sur deux ne joue pas le jeu de la revégétalisation, qu’en sera-t-il des Péruviens ?

La France de par sa Zone Economique Exclusive et ses territoires d’outre-mer dispose de ressources minérales et biologiques considérables qui seront, à coup sûr, la clé de notre développement futur si nous savons défendre leur exploitation par des entreprises nationales. Moins bien connue sur le plan minier que la Nouvelle-Calédonie, la Guyane, pour en revenir à elle, outre ses réserves d’or, possède une géologie diversifiée rappelant celle du Ghana et de la Côte d’Ivoire et comporterait du zinc au sein duquel il est possible de trouver de l’indium, utile à la fabrication des écrans vidéo et du germanium, qui entre dans la composition de ces jumelles high-tech qui permettent de voir la nuit. La Guyane dispose également de cuivre potentiellement composé de sélénium et du tellure, indispensables pour fabriquer des panneaux photovoltaïques à haute performance. Il y a donc danger à mettre les doigts dans l’engrenage. N’oublions pas les précédents chinois en Nouvelle-Calédonie concernant le nickel.

Prenant en compte ces potentielles richesses, et comprenant la nécessité de garantir l’indépendance de la France en maîtrisant son approvisionnement en matières premières stratégiques, il serait temps de reprendre l’idée d’Arnaud Montebourg, lorsqu’il était ministre du redressement productif, de la création de la Compagnie Nationale des Mines de France dont la mission serait de prospecter et d’exploiter le sous-sol métropolitain et d’outre-mer. Une idée enterrée par un certain Emmanuel Macron …

David Saforcada