La Police de Sécurité du Quotidien et …. ?

Le président de la République a annoncé de nouvelles mesures concernant la sécurité.

Le moins que nous puissions dire c’est que nous restons sur notre faim et qu’il aura réussi à fâcher tout le monde.

Nous restons sur notre faim car les contours et les missions de la Police de Sécurité du Quotidien, dite PSQ, restent flous et que nous ne savons quels moyens vont lui être octroyés. Certes celle-ci aura des tablettes mais pourquoi faire ? Pour l’application d’une nouvelle loi aussi démagogique qu’inefficace à savoir la loi sur le harcèlement dans la rue ? Si les sanctions sont nécessaires sur ce type d’incivilités, il y a fort à parier qu’elle ne ramènera que peu dans les caisses du gouvernement, comme le fait de mettre des amendes à des consommateurs insolvables de cannabis. En effet, comment mettre un policier à chaque coin de rue afin de pouvoir constater l’infraction ? Il existe déjà un arsenal judiciaire qu’il suffirait d’appliquer, voire d’en augmenter les sanctions et/ou les amendes afin de calmer les ardeurs de certains. Notons au demeurant qu’il n’est nulle part fait mention du harcèlement que pourrait subir les hommes.

Jean-Pierre Chevènement avait mis en place la PolProx (Police de Proximité) ; s’il ne faut pas revenir à celle-ci, il faut néanmoins s’en inspirer. Depuis, il y a les lois Chevènement en 1999 et les lois dites sécurité au quotidien qui donnent plus de moyens aux Polices Municipales.

La sécurité aujourd’hui se devrait de libérer encore plus la Police Nationale et la Gendarmerie de tâches administratives ou de missions de plantes vertes et devrait donner encore plus de moyens à la pénitentiaire, notamment plus de moyens pour les transferts, voire dédier l’ensemble de ceux-ci aux ERIS.

Il serait bon de passer enfin à l’APJ pour les Polices Municipales et doter les services de sécurités privées de plus de moyens judicaires (et de l’armement pour certains sous certaines conditions).

Et enfin quid de l’armée dans la sécurité ? Il n’en fut pas dit un mot ; la seule chose entendue est qu’il sera revenu sur la durée légale de repos que ceux-ci pensaient être enfin un acquis.

On a donc eu un peu l’impression d’entendre dans cette intervention le célèbre « en même temps » : on va faire des embauches, vous donner des tablettes, mais en même temps il faudra se mettre au boulot – comme si les agents de la sécurité ne fonctionnaient pas déjà en flux tendus.

Ce n’est pas vers cela qu’il faut tendre. Certes, le président de la République a déclaré vouloir embaucher près de 10 000 policiers et gendarmes ; mais cela ne suffira pas encore à combler les départs en retraite et la perte de moyens humains enregistrée sous les mandats Sarkozy et Hollande.

Donc la copie en la matière est à revoir : peut mieux faire.

Grégory Baudouin, délégué Défense et Sécurité