Service National ? Oui mais sélectif …

Voilà le retour du Service National Universel même si celui-ci ne devrait être expérimenté qu’en 2019.

« Dans le contexte que nous vivons, celui d’une société qui vit des fractures, d’une menace terroriste, il est important de retrouver une forme de creuset national, un moment où toute une classe d’âge est réunie et mélangée » avait déclaré le candidat Macron, la ministre de la Défense, pour sa part, souhaite que ce service « forme des jeunes qui soient protecteurs du pays » qu’ils pourraient y apprendre « les gestes qui sauvent, la conduite à tenir en cas de cataclysme, d’attentats, d’état de guerre ». Lorsqu’on lit ses déclarations, on ne peut que s’interroger sur le sérieux de madame Parly. Comment peut-elle penser qu’en un mois il soit possible de former correctement sur tous ces éléments ? Quant au président de la République comment peut-il croire qu’un mois de « formation » puisse (re)créer le creuset national dont il parle ? Comment imaginer qu’un mois de « service national » puisse compenser les carences, le laxisme ou le déni que connaît notre société tant pour l’Instruction Civique que le « Récit National » ou bien encore le Patriotisme et le Respect ?

800.000 jeunes composent en moyenne une tranche d’âge, il faudra donc incorporer 100.000 « conscrits » tous les un mois et demi environ … Comment faire en tenant compte des contraintes de temps (incorporation, formation, libération), des contraintes d’encadrement, des contraintes de matériels et de locaux ? L’état des finances publiques fait aussi se poser la question des coûts de la mise en place d’un tel dispositif. Un minimum de réflexion et de réalisme verra dans ce Service National Universel une fausse bonne solution.

Si on veut vraiment voir renaitre le sentiment de communauté nationale mais aussi voir les questions de Défense mieux appréhendées, il faut réfléchir à une solution alternative. Celle-ci consisterait à mettre en place une formation militaire « sélective ». Nous avions proposé, il y a quelques mois, que tous les élèves de l’ENA soient concernés par une formation militaire du niveau officier de réserve. Pourquoi ne pas étendre ce dispositif aux futurs enseignants, aux fonctionnaires, aux personnels de certains services publics et des sociétés privées de sécurité ? Une formation plus au moins longue suivant les niveaux de responsabilités et les domaines d’activité, de 4 à 12 mois, qui ensuite se concrétiserait par des périodes dans la réserve opérationnelle ou dans la réserve territoriale.

Sensibiliser et former aux questions de Défense celles et ceux qui assurent la direction de la Nation, l’éducation de ses enfants, le bon fonctionnement de l’État et des services publics et la sécurité au quotidien des Français, voilà UNE des solutions pour mettre fin à «… une société qui vit des fractures, d’une menace terroriste… ». Les autres solutions sont à chercher dans l’Instruction Nationale, la politique internationale, l’autorité, le courage face à l’islam politique, la solidarité nationale, le développement économique.

David Saforcada