Bonapartiste, j’assume !

Bonapartiste ! Le mot est lâché, cinglant comme une insulte dans la bouche de ceux qui représentent le politiquement correct. Vous ne pouvez plus vous revendiquer de cette filiation sans être taxé immédiatement de séditieux, de nationaliste, de partisan de la dictature et de que sais-je encore. Le bonapartisme dérange car il s’inscrit dans ce combat pour une autre idée de la France et il est plus facile pour ceux, qui depuis des années poussent la France vers le mur, de le dénigrer, d’insulter ses partisans, que de remettre en question leurs politiques et leurs dogmes.

Pour pouvoir combattre efficacement tous ces préjugés, tous leurs détracteurs, les bonapartistes doivent prendre conscience que le bonapartisme ne peut s’identifier à une nostalgie, à un immobilisme ou au conservatisme. Tout comme les idées et les principes qu’ont appliqués en leurs temps nos deux Empereurs et qu’ils nous ont légués, le bonapartisme du XXIème siècle doit être un aiguillon. Il doit incarner une volonté de renaissance, un choix et non un abandon, une vision de l’avenir et non une histoire passée.

Parce que le bonapartisme est une étique pour les époques difficiles et un recours dans les instants de découragement, comme nous les vivons actuellement, que les héritiers politiques de Napoléon 1er et de Napoléon III doivent se mobiliser et non se réfugier dans la seule commémoration. Le rôle des bonapartistes est de sonner le réveil des politiques car la référence bonapartiste est moderne !

Etre bonapartiste c’est servir la France, oui mais pourquoi à travers nos Empereurs ? Pas seulement parce qu’ils l’ont défendue et qu’ils l’ont incarnée mais parce que les principes, qui ont été les leurs, sont d’une pertinence toujours d’actualité. Aussi parce que la situation de la France qui a vu leurs acensions est étonnamment proche de la nôtre : un pays qui a cessé de s’assumer, un Etat qui ne sait plus maintenir l’ordre, une situation sociale et économique explosive, une classe politique sclérosée et discréditée. Tous ces éléments accumulés entretiennent chez bon nombre de Français un désarroi et une méfiance vis-à-vis de nos politiques et, même si la comparaison avec la réaction royaliste qu’a connue notre pays en 1815 et après la chute du Second Empire peut paraître forte, poussent ceux-ci dans les bras d’une Droite, dite nationale, qui n’en demande pas moins pour pouvoir exister.

C’est pour lutter contre l’incapacité des régimes qui les ont précédés, pour canaliser les crues politiques et empêcher tout autant les dérives extrémistes que la paralysie du pays que les deux Napoléon ont proposé une autre politique. Cette autre politique, est crédible aujourd’hui car elle prône une modernisation de notre vie politique, elle propose des réformes capables d’initier de réels changements.

C’est sans complexe que le bonapartisme affiche ses idées, ses valeurs et les défend clairement.
Depuis plus de trente ans nos politiques successifs n’ont su que produire des illusions, des effets d’annonce mais le temps des réalités et des doutes est arrivé. Il apparaît de plus en plus clairement aux Français que les politiques menées tout autant par la Gauche que par la Droite, depuis Valéry Giscard d’Estaing, n’ont jamais reposés sur une vision claire et précise de l’avenir de la France. Elles résultent de marchandages, de renoncements, de dé-tricotages mais aussi de gages aux groupes de pression.

De François Mitterrand à Emmanuel Macron, en passant par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, la France est dirigée à coups de formules et de faux-semblants, l’électoralisme a été érigé en règle fondamentale de la politique. Nombreux sont les politiques, et ce depuis longtemps, qui ont fait de l’action politique une vaste et systématique opération de relations publiques. Leurs orientations, tout du moins leurs postures, n’ont comme finalité que de séduire successivement et simultanément certains groupes de Français sans se soucier de l’intérêt général.

LREM agit, à l’image de LR et du PS par le passé, comme des apôtres de l’immobilisme actif, ils veulent faire croire aux Français en leurs capacités à réformer, à modifier, à protéger, à transformer la France. Le président Macron et ses fidèles savent que les élections se gagnent sur des impressions, des images et des slogans. Cette stratégie, celle des grandes phrases, des discours passionnés, des indignations calculées n’a qu’un but, celui de préparer les prochaines échéances électorales tant ils sont surs de dominer le paysage politique.

Insécurité toujours présente, politique au service de l’économie, abandons de souveraineté, paupérisation grandissante d’une grande majorité des Français, immigration illégale, disparition de notre agriculture, a liste est longue des maux et méfaits que l’on peut imputer aux politiques dites de Gauche ou de Droite et que le président Macron perpétue.

Notre pays ne peut se satisfaire d’une telle logique qui s’avère destructrice. Il appartient aux bonapartistes de redonner un sens à la politique, de faire en sorte que celle-ci ne soit pas l’apanage de professionnels cumulant mandats, honneurs et fonctions. Nous ne devons pas avoir peur de dénoncer mais aussi, et surtout, de réformer et de modifier les règles de notre vie politique.

David Saforcada